LA PRESSE

Cannes : l'aéroport de Mandelieu est-il dangereux ?  Tombé dans l'eau après avoir frôlé les immeubles et les pontons du port de la résidence Marco-Polo, cet avion s'apprêtait à se poser sur la plateforme de Mandelieu.  :  Photo A. B. -J.



Tombé dans l'eau après avoir frôlé les immeubles et les pontons du port de la résidence Marco-Polo, cet avion s'apprêtait à se poser sur la plateforme de Mandelieu. : Photo A. B. -J.
Après le crash du 10 octobre, qui n'a pas fait de victime, de nombreuses réactions nous sont parvenues. Les responsables de l'aéroport répondent...
L'avion était en approche de l'aéroport quand une panne du moteur l'a contraint à se poser en catastrophe sur une étroite bande d'eau libre au milieu des bateaux.
Il est tombé à moins de trois mètres des quais et à moins de 15 mètres des immeubles qui entourent le port.
La chance et le sang-froid du pilote ont permis d'éviter le pire. Mais la prochaine fois ?
La plateforme est considérée comme sûre
Les riverains et les élus des communes mitoyennes, qui s'opposent depuis longtemps au développement de l'aéroport en raison des nuisances sonores, s'interrogent aussi sur les probabilités d'accident grave.
La réglementation et les responsables de la CCI, gestionnaire de la plateforme, n'attribuent pas de dangerosité particulière à l'aéroport : « Ce qui est propice à l'accident, ce sont les vents, la visibilité, le relief, l'absence de contrôle aérien. Il y a des classifications pour ça et nous ne sommes pas du tout dans ces critères. La plateforme est considérée comme sûre et facile. Il y a des dégagements en amont de l'autoroute et la mer de l'autre côté. Et quand il y a des erreurs de pilotage, c'est une question de personne et pas d'aéroport », défend Olivier Dufour, directeur.
Une question d'environnement aussi, car en rase campagne un aéroport offre beaucoup plus de ressources immédiates aux pilotes en difficulté.
On revient donc, comme toujours, sur la problématique de l'urbanisation autour de cet équipement construit... en 1930.
Et à cela, il n'y a plus guère de solution.
P. V.
Nice-Matin

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A 80 Mètres des immeubles

Publié le 24/09/2008 - Modifié le 25/09/2008 N°1880 Le Point
Spécial Mandelieu - Aéroport - Halte aux décibels !
L’aéroport de Cannes-Mandelieu déchaîne les foudres des riverains. En cause, les nuisances provoquées par la ronde incessante des avions.
Laurence Guidicelli
Sur la colline du Capitou, à Mandelieu, les doubles vitrages sont monnaie courante. Pas de grande circulation routière, pourtant, dans ce petit coin de verdure, juste une vue imprenable... sur l’aéroport de Cannes-Mandelieu. « Le son chez moi est déjà monté à 80 décibels », déplore René Boissonnade, habitant du quartier et vice-président de l’Association de défense de l’environnement et du cadre de vie (Adec). Depuis près de vingt ans, l’homme se bat pour son droit à la sérénité. « Le plus pénible, ce sont les nuisances sonores les week-ends. En été ou pendant les périodes de grandes manifestations, il y a jusqu’à une dizaine de vols par heure. C’est infernal et ça ne va pas en s’améliorant. »
Fréquences de vols rapprochées, trajectoires non respectées, survols à basse altitude, odeurs de kérosène... En tout, 150 000 personnes du bassin cannois sont incommodées par les avions. Les quartiers les plus touchés sont le Capitou, La Napoule, Minelle et les Thermes.
Mission impossible
Pour Hervé de Place, directeur d’Aéroports de la Côte d’Azur, faire fonctionner un aéroport sans nuisances est mission impossible. « Mais, dit-il, il s’agit d’essayer de trouver un développement économique compatible avec la qualité de vie des riverains. » Des efforts sont faits. Seuls 30 % des jets d’affaires atterrissent désormais à Mandelieu, contre 45 % il y a cinq ans. Le reste transite par Nice. « Nous nous sommes engagés à ne pas recevoir plus de la moitié des mouvements d’affaires », ajoute le directeur. Mais le trafic ne cesse d’augmenter, enregistrant une croissance de plus de 15 % depuis trois ans. Et les 10 000 mouvements d’affaires annuels préconisés en 2003 par la charte de l’environnement de l’aéroport ne sont plus d’actualité. L’année dernière, on en comptabilisait plus de 13 300. Hervé de Place l’admet : « Certains des engagements pris dans le cadre de la charte ne pouvaient être maîtrisés. »
80 000 mouvements
Une nouvelle charte axée sur le développement durable devrait donc voir le jour d’ici à 2009. Fin septembre, des groupes de travail, constitués de membres de la toute nouvelle société aéroportuaire de la Côte d’Azur, mais aussi d’associations de défense de l’environnement et de professionnels de l’aviation, vont tenter de dégager des axes d’action. Toutes les catégories d’appareils seront prises en compte : les jets d’affaires, limités à 22 tonnes à Cannes-Mandelieu, mais aussi les hélicoptères et l’aviation légère. L’aéroport n’enregistre pas moins de 80 000 mouvements par an au total. La création prochaine d’un Centre Expo Congrès à Mandelieu et l’arrivée de nouveaux touristes d’affaires devraient faire augmenter la cadence, alors que l’idéal serait de limiter le nombre de mouvements à 70 000 par an, dont 8 000 pour les seuls jets d’affaires.
Le bruit à la source
Hervé de Place insiste : la baisse du nombre de vols n’est pas la clé du problème. « L’important, dit-il, est de diminuer le bruit à sa source en améliorant les trajectoires et en sensibilisant les pilotes aux problèmes des nuisances. » Depuis le début de l’année, la mise en place d’un dispositif de coordination visant à limiter le nombre de mouvements d’appareils par heure serait, selon le directeur des aéroports azuréens, à l’origine d’une baisse de fréquentation de 8 % sur le premier semestre 2008. Autre initiative en vue : l’installation prochaine d’un système de mesure du bruit et de suivi des trajectoires des appareils. En cas d’infraction, des sanctions pouvant aller jusqu’à 20 000 euros d’amende s’abattront sur les pilotes. Le président de l’Association de défense contre les nuisances aériennes, Jean-Pierre Guinvarch, suggère que l’aéroport de Cannes-Mandelieu soit classé en catégorie B, « afin que seuls les pilotes ayant un agrément puissent utiliser la plate-forme » .
Quant à retrouver la quiétude d’antan, Hervé de Place n’y compte guère.
Commentaires lecteurs
L'aéroport de Cannes-Mandelieu est un réel danger
jeudi 25 septembre | 23:01
L'aéroport de Cannes-Mandelieu est un réel danger moral et physique pour des milliers de riverains, le nombre d'avions ne cesse de croître pour satisfaire la demande croissante de transport. L'espace aérien devient donc de plus en plus encombré, et augmentent en même temps les dangers de collisions. L'avion est le moyen de transport le plus sûr, mais des enchaînements d'évènements peuvent conduire au crash aérien, si pour chaque heure de vol, un évènement a une chance sur un million de se produire, il se produira, statistiquement, plusieurs fois par an. Pour la population, le danger est permanent. Nous pouvons affirmer que l'aéroport de Cannes-Mandelieu est cause de trouble à l'ordre public, et mise en danger de la vie d'autrui.

Avion :

Article Point

Minelle
L'A.D.E.C. communique (14/10/08)

Image

L'Association pour la Défense de l'Environnement et  et  du Cadre de Vie (A.D.EC.) se félicite que le crash d'un avion le 10 octobre 2008 dans le port du Marco Polo à Mandelieu n'a produit que des dégâts légers.
C'est un avertissement ( presque ) sans frais, mais qui doit nous interpeller sur le bien fondé  d'une activité aéroportuaire, de plus en plus intense, en pleine zone urbaine.
Imagine t–on les conséquences si cet avion était tombé sur l'immeuble ou sur l'école distante de moins de 300 mètres ?
Nous avons toujours soutenu qu'en plus des nuisances sonores les dangers sont réels pour les habitants du bassin cannois.
Il est temps  d'introduire dans le débat sur l'avenir de cet aéroport une étude des sites alternatifs.
A moyen terme seul le déplacement des activités permettra aux riverains de retrouver la sérénité et la qualité de vie auxquels ils aspirent légitimement. (photo d'après Nice-Matin)

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